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Bonjour Christine,
Merci pour cette évocation de la vie de Charles de Foucault dont « l'insatisfaction » semble être un maître mot sur son parcours personnel, en même temps qu'un élan constant mené par son désir le plus profond… mais de quoi ?
Tu parles de « conversion », je l'entends comme une révolution par l'intérieur qui conduit au sens de sa destinée. Et à cela chacun peut se ressentir un jour appelé. Il s'agit de ce qu'il fera sens pour sa vie parce qu'on contribuera à l'avènement d'une Humanité Neuve. Alors il se peut que l'on choisisse de rejoindre celles et ceux qui ont opté pour « l'Autre monde » pour l'accomplissement d'une mission effective.
Il y a une constante permanente d'un monde dominant, à la recherche du pouvoir sur autrui pour nous asservir d'une manière ou d'une autre. Que ce soit le capitalisme, d'autres idéologies d'asservissements, ou des régimes totalitaires, etc. Quel que soit la forme démocratique à l'échelon d'une nation aucune ne propose la sortie de la pauvreté ou une économie du partage équitable. (Sauf éventuellement dans le discours… et encore…). La prévalence est toujours pour favoriser une société visant l'enrichissement individuel, catégoriel, sans partage, sauf s'il rapporte plus pour l'intérêt personnel. L'actuelle campagne électorale en apporte la démonstration magistrale. On réclame le bulletin de vote en formulant des promesses toutes égocentriques. En gros on nous promet un anti évangélisme : « heureux les riches ». Devenez le !
Ce n'est donc pas à partir d'un système politique que le monde pourra se changer.
C'est au fond de la conscience personnelle profonde que jaillit l'invention totalement novatrice. Elle est encore à venir. Il faudrait commencer par former les consciences profondes, sans chercher à embrigader les êtres, les formater, mais au contraire leur offrir la liberté… de conscience justement. Mais globalement on ne sait faire que des lois pour toujours réprimer et interdire.
Il y a encore du taf !
Bonjour Alain,
Je crois que le désir profond de Charles de Foucauld était de rejoindre le Christ dans sa Pauvreté. "Il n'y a pas d'ami sûr pour un pauvre s'il ne rencontre plus pauvre que lui", écrit Claudel. Cette pauvreté (du Christ et à sa suite de Charles de Foucauld) est le fil conducteur. Il a voulu n'avoir d'autre richesse que celle de recevoir l'amour gratuit que le Christ a pour lui et d'aimer tout homme et toute femme gratuitement, à commencer par les plus pauvres dont il est devenu le frère en partageant concrètement la précarité de la vie quotidienne.
Mais Charles de Foucauld était de son temps, celui de la colonisation. Comme la plupart des français, il ne l'a pas contestée et c'est un reproche qu'on lui adresse souvent. Il a voulu l'humaniser en dénonçant ses exactions, en demandant à sa propre famille l'argent nécessaire pour racheter des esclaves... car l'esclavage était encore autorisé par la France en Algérie ! Il a dénoncé ces lois ainsi que le comportement de très nombreux colons. Il s'est fait ainsi nombre d'ennemis : un grand nombre de colonisés, et de colonisateurs, nombre d'autorités françaises et des autorité de l'Eglise qui lui disait qu'il n'avait pas à se mêler de "faire de la politique"!!!
C'est effectivement "du fond" que lui venait ce désir et cette énergie. Sa "mystique" se traduisait en "politique" au sens noble du terme. Avec toi, je regrette profondément que ce même mouvement ne soit pas toujours celui de ceux qui donne leur foi au Dieu de Jésus-Christ.
