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Michel Jondot, le 10/2/2016
Merci pour ce beau texte. Merci de prendre les chemins de la poésie pour dire le mystère de l'amour : c'est en recherchant la beauté qu'on peut s'approcher du vrai visage de Dieu.
Les poètes, les peintres ou les musiciens sont peut-être plus qualifiés que les théologiens pour entendre et faire entendre la parole qui montre Dieu. Un théologien du siècle précédent a su le reconnaître: Urs Von Balthasar ("La Gloire et la Croix" - Aubier 1964)
A propos du mot " beauté " :
" Beauté, c'est la dernière aventure où la raison raisonnante puisse se risquer, parce que la beauté ne fait que cerner d'un éclat impalpable le double visage du vrai et du bien et leur réciprocité indissoluble; beauté désintéressée, sans laquelle le monde entier refusait de se concevoir, mais qui, insensiblement, a pris congé du monde intéressé d'aujourd'hui pour l'abandonner à sa cupidité et à sa tristesse. Beauté que même la religion n'aime et ne choie plus...
...Celui qui en son nom fait la moue comme si elle était le vrai ornement d'un passé bourgeois, on peut être sûr, on peut être sûr que - en secret ou ouvertement - il ne peut déjà plus prier et bientôt ne pourra plus aimer...
Dans un monde qui ne se croit plus capable d'affirmer le beau, les preuves de la vérité ont perdu leur caractère concluant..." (P. 16-17).
Notons, en passant, que notre pays se garde bien de reconnaître la dimension théologique de l'art musulman. " Dieu est beau et il aime la beauté ", dit un proverbe. Pourquoi se garde-t-on d'entendre les poèmes d'amour qui chantent Dieu (Allah).
Pourquoi refuse-t-on de prêter attention aux arts de faire des pays arabes: poterie, tapisserie, bijouterie ? Pourquoi refuser d'enseigner l'arabe dans les lycées ou la calligraphie dans les Maisons de la Culture ?
Si l'on peut dire que le beau conduit à Dieu, reconnaissons que l'oubli du beau conduit au mal, en l'occurrence à l'islamophobie !