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Je suis complètement ahurie du fait que pas une seule voix “autorisée” n’ait osé dire que la solution principale au terrorisme actuel, c’est que les Palestiniens aient un pays aux frontières sûres et reconnues, avec de l’eau, la destruction du mur et des trop nouvelles colonies. Quel épouvantable tabou ! Quand j’ai évoqué cela avec des gens que je connais, la plupart du temps j’ai obtenu pour toute réponse un silence gêné. MOI, J’AI ENVIE DE LE HURLER. Et je trouve horrible cette croisade de bons apôtres à Paris : Netanyaou et Abbas, de qui se moquent-ils ? Même Christian Delorme ce matin dans La Croix n’en souffle mot ! C’est proprement désespérant.
J’aurai pu défiler pour les policiers, pour les juifs, pour les journalistes assassinés, je ne veux pas me dire : " Je suis Charlie ". Ma liberté de dire, d’agir, d’écrire ne peut s’affranchir de certaines règles. Si je vois une caricature de Jésus ou de Marie, je me sens peiné, agressé dans ma foi et, en bon ours, j’ai envie de réagir et aussi de…tuer, avec des mots bien sûr ,mais il y a ceux qui n’ont pas de mots et n’ont que la force brutale des armes au service d’une foi, aveugle sans doute et démentielle souvent.
Je regrette profondément la mort de ces journalistes mais je regrette aussi que des gens puissent accepter que tout est dérisoire et que l’on peut rire de tout et de tous. Je n’ai pas lu, ni les précédents d’ailleurs, ce dernier numéro de Charlie-Hebdo mais de braves gens qui avaient défilé dimanche ont été… étonnés que les caricaturistes aient à nouveau ridiculisé celui que des millions de gens tiennent pour un authentique prophète; Bien sûr, cela ne mérite pas la mort mais cela mérite que pour nos frères musulmans, nous nous sentions agressés... et que nous le disions.
Contrairement à ce que croit Yves Gaubert, le dessin de couverture de Charlie Hebdo du 14 janvier ne ridiculise pas le Prophète de l'islam, il dit que le Prophète est un homme de pardon ("tout est pardonné") et de compassion (la larme), atterré par les dérives criminelles de certains qui se prétendent ses disciples, ce qui l'amène à vouloir être solidaire des victimes ("Je suis Charlie"). Il n'y a pas de plus beau compliment. Je suis atterré que tant de chrétiens ces jours-ci emboîtent le pas à des dignitaires musulmans (y compris l'université El Azhar !) qui s'arrêtent à une première impression sans savoir lire une image.
