Deuxième jour :
Crois-tu que Jésus est ressuscité ?

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de " Trois jours vers Pâques "

Lecture de Saint Paul aux Philippiens (2, 6-11)

Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir et à mourir sur une croix.

C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : " Jésus Christ est le Seigneur " pour la gloire de Dieu le Père.

Réflexion personnelle

On m’invite à croire en Jésus, à reconnaître en Lui le Fils de Dieu. Tel Père, tel Fils : Jésus vient faire connaître Dieu son Père. Je veux bien reconnaître que Jésus est le Fils du Père. Je veux bien croire qu’il a vécu en Palestine. Je veux bien croire qu’autrefois, autour de Lui, l’aveugle retrouvait la vue, le paralytique retrouvait la marche. Je veux bien croire qu’il y eut dans l’histoire un homme rayonnant de bonté.

Je veux bien croire en Jésus, mais jusqu’à une certaine limite. Qui me prouvera qu’il a, avec 5 petits pains, rassasié une foule de 5000 hommes sans compter leurs familles : femmes et enfants ? Qui est assez naïf pour croire qu’il marchait sur les eaux avec autant d’assurance qu’un sportif courant sur le stade ?

On m’invite à croire en Jésus, ressuscité d‘entre les morts, présent " sous les espèces du pain et du vin " (je ne comprends pas ces mots-là!). On me dit qu’il est « Seigneur » ! Je comprends Thomas : « Si mes yeux ne le voient pas, si mes doigts ne touchent pas ses plaies, comment pourrai-je croire ? »

J’irai sans doute à la célébration de la nuit pascale. On me posera la question : « Croyez-vous en Jésus-Christ... ressuscité d’entre les morts ? ». Je voudrais pouvoir dire « je crois » sans mentir. Je crois qu’il y a quelqu’un au-dessus de nous ; on l’appelle Dieu ! Là je suis d’accord. Mais dire « Je crois que Jésus est ressuscité », c’est un autre problème ! Dire « J’y crois » ce serait pour moi hypocrite. Dire « je n’y crois pas », c’est sortir de l’Eglise. Seigneur, augmente ma foi !

Ecoute personnelle

Tu fais de Jésus un personnage extraordinaire devant qui il faudrait s’incliner. Jésus est venu pour nous dire que Dieu n’est pas à confondre avec les puissants de ce monde. Tous ceux qui ont un pouvoir veulent s’étaler aux yeux de ceux qui vont les acclamer. Loin de s’étaler, Jésus nous montre que Dieu est effacement ; il se vide, il s’anéantit : « Il se dépouilla lui-même ». Pense à la personne que tu aimes le plus au monde et dont tu veux le bonheur ; tu t’effaceras devant elle pour lui laisser toute la place, la meilleure place. S’effacer devant l’homme pour lui laisser toute la place, tel est le désir de Dieu. On a du mal à croire que Jésus est ressuscité. Il y a plus invraisemblable : Dieu, en Jésus, s’efface devant toi, s’incline devant toi avec infiniment plus de respect que devant ceux qui veulent être pris au sérieux.

« Dieu l’a élevé au-dessus de tout... » : le comble de l’humanité, sa grandeur, son élévation est dans cet effacement devant l’autre !

Que veut dire « ressusciter » d’entre les morts ? Je te l’avoue, je ne le sais pas mais je crois ceux qui me l’ont dit et je vois les fruits que cela porte. Croire qu’Il est vivant c’est le reconnaître là où, comme il le fut lui-même, l’homme est souffrant, rejeté, humilié. Croire qu’il est ressuscité, c’est entendre le miséreux qui geint et qui appelle et reconnaître dans ses plaintes l’accent de Jésus. Jésus est là, présent. Il est ressuscité pour que jaillisse la joie là où elle est menacée de s’éteindre ; il est ressuscité là où l’homme souffrant veut retrouver la vie ; il est ressuscité partout où l’on peut connaître autrui par son nom (« Il lui a donné le Nom qui surpasse tous les noms »).

Ne crois plus qu’il y a quelqu’un au-dessus de toi. Jésus est ici-bas avec toi ; il ressuscite avec toi ; avec toi il pose les actes qui rendent les humains capables d’aimer.

Méditation personnelle

- « Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon d’être traité à l’égal de Dieu... Il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur ». Garde moi, Seigneur, de chercher à avoir du pouvoir pour le plaisir d’être admiré. Et si je puis exercer des responsabilités, permets que ce soit, en vérité, pour le service d’autrui.

- « Devenu semblable aux hommes et reconnu comme homme à son comportement... » Tu as partagé notre condition humaine, Seigneur, pour que nous soyons à la hauteur de ta condition de Dieu. Permets que nous sachions reconnaître notre dignité et celle de chaque personne humaine.

- « Il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir et à mourir sur une croix... » Donne-moi Seigneur de reconnaître ta volonté, d’y obéir quitte à en souffrir. Donne à l’Eglise de préférer faire ta volonté plutôt que de composer avec les forces du mal en ce monde.

- ...Que toute langue proclame : « Jésus-Christ est le Seigneur ! » L’Eglise invitera, dans la nuit de Pâques, les baptisés, à proclamer la Résurrection qui fait de Lui notre Seigneur. Purifie nos cœurs pour que nous disions notre foi avec un cœur pur.

Retiens ces quelques mots du texte et dis-les plusieurs fois dans la journée :

Lui qui était dans la condition de Dieu
N’a pas jugé bon de revendiquer son droit
A être traité à l’égal de Dieu.