Pour toi, qu’est-ce que la violence ?
C’est quand une personne essaie d’en blesser une autre ; quand on fait « mal » à quelqu’un.
Il y a toutes sortes de violences :
- la violence physique (bagarres, coups, agressions avec les mains, femmes battues, viols…),
- la violence verbale (insultes, critiques méprisantes, fausses rumeurs, ignorance de l’autre…).
De cette violence, on peut être acteur, victime ou encore témoin.
Quel serait plutôt votre comportement face à un conflit dans lequel vous êtes
engagés ou dont vous êtes témoin ?
Ca dépend de la taille de l’adversaire !!
En général, je préfère apaiser le conflit. Je passe par la négociation.
Moi, je ne peux pas négocier, je m’efface, je m’écrase…
Moi, si c’est pour défendre mon ami(e) ou quelqu’un de ma famille, je peux être violent !
Je trouve que quand on est petit, on est plus violent physiquement ; il n'y a qu’à voir les cours de récréation des écoles primaires.
Adolescent, on utilise davantage les mots qui font mal. Souvent même par écrit.
On utilise les moyens de communication comme le SMS ou les mails par exemple. On peut être violent, on peut véhiculer une insulte,
même si grâce à certains sigles (une tête ronde avec un sourire ou une grimace...), le message passe alors pour une blague, ou non !
Existe-t-il des situations où le conflit est nécessaire ?
Oui. On le voit aujourd’hui, quand un pays est envahi pour de mauvaises raisons, la guerre est nécessaire… (Mali) Mais souvent
la violence engendre d’autres violences qui n’étaient pas envisagées (règlements de compte).
Certaines manifestations sont aussi nécessaires pour se faire entendre. Malheureusement certaines personnes en profitent pour imposer des
actes de violence : on les appelle des « casseurs ».
En famille, réglez-vous parfois vos conflits par la violence ? Y a-t-il d’autres alternatives ?
Moi je me souviens de bagarres vraiment violentes avec mes frères ; on se faisait mal. Souvent les parents ne le savaient pas ! Mais aujourd’hui
on s’aime beaucoup et on en parle en rigolant. Nos bagarres passent pour des exploits !
Moi j’ai toujours peur de dire des choses que je vais regretter ensuite, je n’aime pas le conflit.
Avec les parents, les conflits sont inévitables …et c’est toujours eux qui ont le dernier mot ! Quand on était petit, la fessée pouvait tomber
mais elle était vite oubliée. C’est quand la punition était injuste qu’elle nous semblait la plus violente.
Moi, quand mes parents me sermonnent, je n’ose même pas répondre !
Moi, j’attends un peu et je « reviens à la charge » !
On sait que dans les familles, les conflits prennent des proportions différentes en fonction des caractères et de l’âge de chacun.
Les conflits parents-enfants sont inévitables ; ils nous font grandir et nous permettent de respecter la vie des autres.
Quel rôle tient notre société dans les différentes formes de violences ?
Par quels biais peut-elle les influencer ?
Je trouve qu’il y a maintenant une banalisation de la violence : dans les jeux vidéo, dans les films et dans les images d’actualités
véhiculées par la télévision lors des informations. On se sent plus bouleversés par les faits réels (guerres, faits divers, agressions,
suicides…) que par le virtuel ou le cinéma.
Moi, si je vois un film trop violent, je fais des cauchemars !
Quand on a peur, souvent on devient violent. Face à l’inconnu, on cherche toujours à se défendre.
Dans certains pays, les armes à feu sont autorisées et favorisent les réactions violentes ou des accidents dramatiques.
Connaissez-vous dans votre entourage ou vos lectures des personnes pour qui
la non-violence est une priorité ?
On connait Martin Luther King, Nelson Mandela, Gandhi, les chanteurs maliens Amadou et Mariam…
La musique est indispensable, on n’aime pas le silence et certains chanteurs utilisent leurs textes pour nous faire passer des messages de non-violence.
On dit que « la musique adoucit les moeurs ».
Quelle est la « meilleure » attitude pour ne pas entrer dans un conflit ?
Le dialogue est la priorité. Après la famille, c’est à l’école qu’on commence à apprendre les règles de la vie en société, on y est encadré
et on est invité à réfléchir sur nos comportements.
La connaissance permet de savoir comment réagir face à la violence ; on est moins vulnérable donc on a moins peur.
On constate que la violence fait régresser les sociétés, empêche leur développement, « elle retarde le monde ».
On sait aussi que par des actes d’amour on peut éviter la violence.
Comment se dégager d’un épisode de violence ? Est-ce nécessaire ? Est-ce toujours possible ?
- Par la ruse ! Moi, j’ai récupéré mes billes dans la cour de récré quand j’étais petit.
- Le pardon n’efface pas tout, mais il apaise.
La force n’est pas la seule solution. Après un conflit, j’ai besoin de m’excuser.
Moi, j’ai l’impression que j’ai toujours besoin de m’excuser même si je n’y suis pour rien !
- Il faut communiquer, essayer de trouver des arrangements.
- Le respect est important. Il permet même d’éviter le conflit.
La violence est-elle obligatoirement contre quelqu’un d’autre ?
Non, elle peut être contre soi-même, ça veut dire que l’on ne s’aime pas.
C’est le cas pour certaines personnes qui en viennent à la chirurgie esthétique.
D’autres se mutilent souvent dans l’espoir que quelqu’un s’intéresse à eux. C’est un appel au secours. C’est difficile à gérer !
Dieu est-il violent ? A-t-il créé la violence ? Faisait-elle partie de
son projet ?
Dieu n’est pas violent, il n’a pas créé le mal !
Il pardonne sans fin, son Amour est infini.
Il faut qu’il y ait du « mal » pour se rendre compte qu’il y a du « bien » aussi.
Quelle attitude avait Jésus à ce sujet ? Que propose-t-il pour en sortir ?
Dans les textes d’Evangile, Jésus propose :
- « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. » Jésus invite à trouver une autre réponse à la violence. (Mt 5,39)
- « Aimer vos ennemis », propose Jésus comme solution contre la violence (Mat 5,38-48).
- Evangile selon St Matthieu, chapitre 18, 21-35:
« Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? »
Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »
Pour sortir d’un conflit, Jésus nous invite au pardon infini.
- Dans le texte de Jean, avec la femme adultère, Jésus nous invite à réfléchir sur nous même avant d’agir avec violence sur autrui. (Jean 8,1-11)
Dans l’ancien testament, l’année dernière, au cours d’une rencontre d’aumônerie, nous avons découvert certains personnages de l’ancien testament ;
nous avons été marqués par le jugement du roi Salomon qui tranche intelligemment entre deux femmes qui se disputent un même enfant (1 Rois 3, 16-28).
Un groupe de jeunes du Val d'Oise
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